Fondée le 5 août 1808, déclarée d'Utilité Publique par Décret Impérial du 27 juillet 1859
La Société Philomathique de Bordeaux a été fondée le 5 août 1808 par la seule initiative et avec les seules ressources de quelques hommes dévoués, réunis dans une même pensée de haute bienfaisance qui n'a cessé depuis d'être celle de la Société.
La Société Philomathique faisait suite, à cette époque, à la Société du Muséum d'Instruction Publique, fondée en 1801, qui remplaçait elle-même le musée créé en 1783 par l'Intendant de la province de Guyenne.
Les fondateurs, au nombre de soixante-neuf et qui presque tous ont pris place dans l'histoire locale ou dans
l'histoire du Pays, déterminèrent ainsi son objet : "Tout ce qui peut contribuer au progrès des
connaissances utiles et agréables est l'objet de la Société Philomathique ; son but est d'exciter
l'émulation, d'animer l'industrie et de réunir les talents". Étymologiquement, Philomathique vient du grec
Philos : ami et Mathema : sciences, connaissance.
Un philomathate est une personne qui promeut les Arts
et les Sciences.
Depuis cette époque, non seulement elle ne s'est pas éloignée de ce programme, mais elle l'a élargi et son objet, plus complètement défini, est résumé dans l'article premier de ses statuts actuels, établis en 1859, à l'occasion de sa déclaration d'Utilité Publique et approuvés par le Conseil d'Etat.
ARTICLE PREMIER : "La Société Philomathique de Bordeaux concourt au progrès des Sciences, des Arts, de l'Industrie et de l'Instruction Publique ; accorde dans ce but des récompenses et des encouragements ; fait des expositions ; institue des Cours pour l'enseignement intellectuel et moral et publie ses propres travaux et ceux qui lui sont adressés, si elle juge que la publication en soit utile".
La Société Philomathique de Bordeaux est administrée par un Comité de 12 Membres strictement bénévoles, issus d'entreprises industrielles, commerciales, artisanales et d'associations, élus chaque année en Assemblée Générale des Sociétaires.
Son Président est actuellement Antoine LEBEGUE.
Depuis son origine, la Société Philomathique de Bordeaux s'est occupée notamment d'organiser des congrès internationaux d'enseignement technique, commercial et industriel ou des conférences publiques et gratuites et de publier des revues ou des travaux.
Cependant, deux œuvres fondamentales ont donné sa renommée à la Société Philomathique.
La Société Philomathique s'est chargée de l'organisation des 13 Expositions Universelles de Bordeaux du XIXe siècle.
La première eut lieu en 1827 ; elle était régionale, dura quarante jours et réunit une soixantaine d'exposants. Entre 1828 et 1850 eurent lieu sept autres expositions analogues mais de plus en plus importantes. La neuvième eut lieu en 1854 sur la place des Quinconces et attira 600 exposants.
Celle de 1859, la dixième réunit 1 300 exposants et reçut la visite du Chef de l'État. À la suite de celle-ci, la Société Philomathique fut déclarée d'Utilité Publique par décret impérial.
La onzième, internationale, accueillit plus de 2 000 exposants pour 300 000 visiteurs.
La douzième exposition de 1882 compta plus de 6 000 exposants et un million de visiteurs.
La dernière, celle de 1895 fut la plus brillante. Présidée par Monsieur HAUSSER, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées et de la Cie des Chemins de Fer du Midi, elle occupait toute la place des Quinconces, en plein centre de Bordeaux ; internationale pour la généralité des produits et universelle pour les sciences sociales, l'électricité, les vins et spiritueux, elle réunit 10 229 exposants et distribua 5 817 récompenses. Bordeaux fut à ce moment le centre de réunion de 23 Congrès internationaux de la plus haute importance, et, d'autre part, les comités de patronage ou de propagande, les Commissions diverses ainsi que le jury international comptèrent 3 150 personnalités bordelaises, françaises et étrangères
Le Budget de l'Exposition a dépassé les deux millions de francs de l'époque. Le nombre total de visiteurs a été de 2 128 000 pour une moyenne de fréquentation journalière de 11 000 personnes. L'affluence du public atteignit 60 000 visiteurs le jour de la clôture.
Les premiers cours ont été mis en place dès 1809 dans les domaines suivants : Électricité, Galvanisme, Anglais, Italien, Histoire littéraire, Sténographie et Ornithologie.
Les cours du soir, ouverts dans un premier temps aux seuls membres de la Société devinrent publics et gratuits en 1839. Ils se déroulent pour certains depuis cette époque sans interruption, sachant qu'ils surent évoluer au cours du temps en fonction notamment des innovations technologiques.
À titre d'exemple :
En complément de ces cours ouverts aux adultes, destinés à l'instruction de la jeune population ouvrière, l'École Supérieure de Commerce de Bordeaux souhaitant former les chefs des maisons de commerce et des établissements industriels, ouvrait ses portes le 3 novembre 1874 sous la direction de la Société Philomathique, du patronage et avec le concours de la ville de Bordeaux ainsi que la Chambre de Commerce.
Après avoir déjà organisé des cours pour apprentis de 1863 à 1890, la Société Philomathique les reprit à la suite de la Loi ASTIER en 1920 et ce jusqu'en 1974.
De nombreux métiers étaient enseignés : Ajusteurs, réparateurs-automobiles, électriciens, maçons, tailleurs de pierre, charpentiers, menuisiers, ébénistes, réfection de sièges, plombiers, serruriers, dessinateurs industriels et apprentis de chai.
L'ensemble des cours est assuré par la Société Philomathique au 66, rue de l'Abbé de l'Épée à Bordeaux depuis 1869.
L'origine de ce bâtiment est la suivante :
En 1859, un philomathe, Fiéffé Montgey de Lievreville, Adjoint au Maire de la Ville de Bordeaux, décédait à Cestas en laissant à la Ville de Bordeaux un legs important, dont une partie devait être employée à édifier un immeuble destiné à l'instruction professionnelle.
La Société Philomathique fait alors preuve d'une initiative hardie. Elle écrit à la Municipalité de Bordeaux pour rappeler l'œuvre entreprise par elle en faveur de l'instruction professionnelle, œuvre "dont l'utilité", disait-elle, n'est plus aujourd'hui contestée. Elle fait ressortir combien elle est à l'étroit dans le local où la Ville veut bien lui donner l'hospitalité depuis 1849 et elle demande qu'une part du legs Fiéffé soit affectée à édifier le local où ses cours trouveront une place suffisante pour se développer et devenir une véritable école de métiers.
Cet appel est entendu et la Ville fait construire l'établissement de la rue Saint-Sernin (aujourd'hui rue Abbé de l'Épée) dont la première pierre est posée le 20 juin 1869, à l'issue de la distribution solennelle des récompenses aux lauréats des cours de la Société Philomathique.
Par la suite, afin de mieux assurer son œuvre, la Société Philomathique a ouvert dans le département de nombreuses succursales :
Ces succursales ont fonctionné pour les dernières jusqu'en 1988.
Les cours connurent un développement croissant jusqu'au début des années 1970, avec une moyenne de 3 000 élèves par année scolaire. Par la suite la concurrence de la formation continue, la disparition des cours d'apprentis ont entraîné une baisse des inscriptions qui actuellement se stabilisent autour de 550 auditeurs par année scolaire.
Actuellement, l'activité de la Société Philomathique, répartie entre les cours traditionnels du soir (dits de Promotion Sociale) et les actions réalisées dans la journée s'articule autour de 3 axes majeurs :
Nous travaillons ainsi avec un public varié qui va :
Nous intervenons dans les domaines suivants :
L'exposé succinct des grandes lignes du développement et de l'évolution de l'action d'enseignement menée par la Société Philomathique de Bordeaux montre que cette action, par son ancienneté et par le caractère désintéressé qui s'y attache, est intimement liée à la vie de la Cité.
Bâtie sur des assises solides, parce que faites de la confiance et de la reconnaissance accumulées depuis un siècle et demi par les générations de travailleurs qui en ont été les bénéficiaires, l'œuvre philomathique est digne de tous les attachements et de tous les dévouements. Ceux-ci ne lui ont jamais fait défaut.
Grâce à tous les appuis qui lui ont été accordés au cours de son histoire, la Société Philomathique de Bordeaux a su perpétuer l'exercice de son rôle social et elle peut légitimement se prévaloir du caractère philanthropique de son engagement au service de la collectivité.